La croix lumineuse au sommet du Mont-Bellevue a toujours été un symbole fascinant de Sherbrooke. Mais pourquoi ériger cette structure métallique de 33 mètres de hauteur à cet endroit? Et à qui appartenait cette montagne avant que la Ville et l’Université de Sherbrooke en prennent possession? Voici l’histoire du Mont-Bellevue…

La fameuse croit a été érigée au sommet de la montagne bien avant que soit créé le parc du Mont-Bellevue. En 1950, le pape Pie XII a invité les communautés du monde entier à ériger une croix en symbole de paix. Sherbrooke a adhéré au mouvement. Le projet a été financé en grande partie par une campagne de souscription populaire. Encore aujourd’hui, elle s’illumine dès la tombée de la nuit et reste un symbole fort de Sherbrooke.

En 1954, le projet de construire l’Université de Sherbrooke sur des terres qui composent la majorité de l’espace actuel du parc du Mont-Bellevue se dessine. Les terres convoitées appartiennent à l’époque à des agriculteurs.

La Ferme Gagnon était située sur les terres du côté de la rue Dunant, là où se trouve aujourd’hui le club de tir à l’arc. De l’autre côté, là où se trouve le Mont-Sainte-Anne sur le Chemin de Sainte-Catherine, était située la Ferme Audet. Puis, tout près, à la hauteur du Centre sportif de l’Université de Sherbrooke, il y avait la Ferme Noé.

Le professeur retraité de l’Université de Sherbrooke, Gilles Quenneville, s’intéresse à l’histoire du parc du Mont-Bellevue depuis plus de 50 ans. Il indique que les trois agriculteurs en question ont accepté de vendre leurs terres croyant qu’une école en agriculture y serait installée.

« L’Université de Sherbrooke a acheté l’endroit afin d’y bâtir son institution. L’Université a convaincu les fermiers de vendre leurs terres en leur disant que l’institution allait y intégrer une école d’agriculteurs. Ce qui n’a finalement pas été le cas », explique celui qui a entamé une carrière de professeur en 1970, à la Faculté des sciences de l’activité physique.

Quelques années plus tard, en 1976, la Ville de Sherbrooke a fait une proposition à l’Université, sachant que cette dernière possédait la majorité des espaces adjoints au Mont-Bellevue. « La Ville a frappé à la porte de l’UdeS pour créer une entente,  explique M. Quenneville. La Ville proposait un projet de base de plein air et s’engageait à faire un réseau de sentiers et à protéger l’endroit. Le projet a été accepté. »

À cette époque, le parc du Mont-Bellevue avait une superficie de 188 hectares. L’Université possédait 76 % de la propriété et la Ville détenait la balance, soit 24 %. Le parc s’est agrandi d’une dizaine d’hectares après l’achat de quelques terrains privés aux alentours.

« Avant les fusions municipales, le parc du Mont-Bellevue représentait 50 % de la superficie totale de tous les parcs et espaces verts de la ville, contrairement à 22 % aujourd’hui », précise M. Quenneville, qui a fondé en 2004 le Regroupement du parc du Mont-Bellevue, ayant pour objectif d’assurer à l’année la gestion du parc et de son développement durable.

 Création d’une réserve naturelle

Au cours des derniers mois, l’Université de Sherbrooke et la Ville de Sherbrooke ont créé une alliance pour un projet de réserve naturelle au parc du Mont-Bellevue. C’est le Regroupement du parc qui a été mandaté pour s’occuper de ce projet. La demande a finalement été déposée au ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques et le projet devrait se concrétiser en 2020.

« Le PMB doit absolument devenir une zone protégée pour éviter la destruction des écosystèmes, explique M. Quenneville. Ce parc est une richesse naturelle, avec une végétation impressionnante. La faune est aussi très variée. J’ai pu y observer plusieurs types d’oiseaux, des chevreuils, des orignaux et des renards roux, entre autres. »

 

Sources : Professeur Gilles Quenneville, fondateur du Regroupement du parc du Mont-Bellevue et fervent défenseur de la montagne, site Web du Regroupement du parc du Mont-Bellevue.  

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