Le Laboratoire des technologies de la biomasse de l’Université de Sherbrooke annonçait, l’été dernier, la création d’une nouvelle chaire de recherche dédiée au milieu acéricole. Lancée officiellement il y a deux mois, la Chaire de recherche industrielle sur les technologies acéricoles a plusieurs projets dans la mire, dont celui de détecter plus rapidement les défauts de saveur.
À la tête de cette nouvelle chaire, le chercheur et professeur Jean-Michel Lavoie. Ce dernier, fondateur et directeur du Laboratoire des Technologies de la Biomasse, a eu l’idée de transposer ses connaissances du monde énergétique pour faire des avancées dans le milieu acéricole. Lui-même acériculteur, le Pr Lavoie joint donc l’utile à l’agréable.
« Depuis plus de dix ans, nos recherches se situent dans le développement de nouvelles technologies, dont la production d’éthanol à partir de sucre, explique le Pr Lavoie. Il y a beaucoup de similarités entre nos recherches et le monde de l’acériculture, qui, par le passé, n’a pas eu aussi facilement accès aux recherches universitaires que d’autres domaines. Pour notre laboratoire, le monde alimentaire est vraiment stimulant. »
Utiliser le sirop déclassé à d’autres fins
Dans le cadre de ce nouveau mandat, dix projets de recherche pourront être réalisés au cours des trois prochaines années. Mais concrètement, quels genres de réalisations pourront voir le jour? « La Chaire a entre autres le mandat de se pencher sur le sirop de bourgeons, qui attire particulièrement l’attention », souligne le Pr Lavoie.
La Chaire se concentrera à trouver des moyens pour détecter plus rapidement les défauts de saveur dans la chaine de production. « Le défaut de saveur est une problématique assez majeure dans l’industrie, indique Stéphanie Forcier, chargée des relations de partenariat pour le Laboratoire des Technologies de la Biomasse de l’Université de Sherbrooke. Plus la saison avance, plus les érables se réveillent, leurs bourgeons sortent et le goût du sirop est plus fort. Dans le contexte de changements climatiques, cette problématique sera sûrement de plus en plus fréquente. »
Ces défauts de saveur, qui découlent en partie des changements climatiques, coûtent cher aux acériculteurs. Pouvoir rapidement les détecter dans la chaine de production aiderait grandement. « On aimerait réussir à avoir une empreinte digitale chimique des sirops déclassés, souligne le Dr Lavoie. On pourrait convertir ce sirop et l’utiliser à d’autres fins (création d’alcool, par exemple). »
Autres projets étudiés par la Chaire
D’autres sujets feront aussi l’objet de recherche à la Chaire, que ce soit à court, à moyen ou à plus long terme. Par exemple, la Chaire compte se pencher sur certains enjeux liés aux changements des lois qui nécessitent des modifications dans le monde de l’érable. Autres projets qui intéressent la Chaire ; le développement de nouvelles technologies et équipements pour optimiser la production, ainsi que l’exploration de moyens qui permettraient de faire la distinction entre les saveurs de sirop selon les régions.
Afin d’aider de manière plus concrète, la Chaire compte créer aussi des capsules destinées aux acériculteurs. Ces capsules permettront aux entrepreneurs du milieu de suivre les avancées des recherches de la Chaire, par exemple, savoir comment détecter la fameuse molécule responsable du goût de bourgeon.
Saviez-vous que …
– 74% de la production mondiale de sirop d’érable provient du Québec;
– L’Estrie est la 3e région la plus importante pour la production de sirop d’érable;
– On compte 11 300 acériculteurs au Québec, répartit à travers 7 400 entreprises.
Encourager les acériculteurs sherbrookois!
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