C’est une toute nouvelle aventure que vivent depuis quelques mois Andrée-Anne Fisette et son conjoint Yurien Hernandez Cobos. Leur première saison en tant que propriétaires de la Ferme St-Élie est plutôt singulière, vu les changements d’humeur de Dame nature, mais le duo est motivé et heureux de cette acquisition.
Fille d’entrepreneurs, Andrée-Anne Fisette travaillait pour l’entreprise familiale lorsque ses parents ont pris la décision de vendre pour prendre leur retraite. À la recherche d’un nouveau défi entrepreneurial, Andrée-Anne a lu par hasard que la Ferme St-Élie était à vendre.
« Tout a commencé lorsque j’ai lu un article dans La Tribune qui disait que la Ferme St-Élie était à vendre, explique-t-elle. À l’époque, j’étais enceinte, alors même si le projet me tentait, je l’ai mis de côté. Mais quelques mois plus tard, après l’accouchement, j’avais encore l’idée en tête. J’en savais peu sur la ferme, mais j’ai décidé d’aller la visiter en compagnie de mon conjoint. Quand je suis arrivée sur la ferme, j’ai été charmée. Même mon mari, qui n’était pas trop chaud à l’idée au départ, a changé d’idée.»
Sans aucune expérience dans le milieu de l’agriculture, le couple s’est lancé dans l’aventure. « Enfant, mes parents m’amenaient toujours au travail. Je me suis dit que ce serait bien de pouvoir travailler moi aussi en compagnie de mon conjoint et mes enfants. Je ne viens pas du milieu agricole, mais mes parents sont entrepreneurs, alors je n’ai jamais connu autre chose que le domaine de l’entrepreneuriat. On a donc décidé d’être téméraires et d’embarquer dans l’aventure. »
Une première saison prometteuse
Afin de bien entamer cette nouvelle aventure entrepreneuriale et d’apprivoiser le milieu, le duo peut compter sur la complicité des anciens propriétaires, qui seront présents pour les deux prochaines années. Les travailleurs saisonniers à la ferme ont aussi plusieurs années d’expérience sur place. Certains reviennent d’année en année depuis près de dix ans.
« Mon conjoint (Yurien Hernandez Cobos) est cubain, donc c’est facile pour lui de communiquer avec les travailleurs étrangers qui sont avec nous pendant la saison. Ils sont tous du Guatemala et certains en sont à leur dixième année à la Ferme St-Élie. »
En ce début de juillet, la saison va bon train, mais Andrée-Anne avoue qu’il s’agit d’un apprentissage plutôt intensif, puisque la saison est inhabituelle. « Ça été du jamais vu d’avoir des fraises en mai, pour ensuite voir les sols geler à nouveau. Heureusement, nous avons réussi à sauver les récoltes. Cependant, l’autocueillette pour les fraises est terminée, puisqu’on ne fournit plus à la demande. Dès dix heures le matin, nous n’avons plus de fraises à vendre! »
Cette température inégale a cependant fait devancer la saison des framboises de deux semaines, de sorte que l’autocueillette pour ce petit fruit a commencé mardi. De plus, les nouveaux propriétaires ont ajouté neuf rangs de framboises d’automne, ce qui permettra d’avoir des quantités plus importantes.
Autres nouveautés; l’autocueillette de fleurs d’ail. Cette première expérience (qui est maintenant terminée) a été un grand succès. « On trouvait que les gens connaissaient peu la fleur d’ail et que ce serait une bonne idée de leur faire découvrir en les amenant directement dans les champs pour qu’ils en apprennent un peu plus sur sa culture et sa récolte. »
En plus des cultures que l’on retrouve habituellement à la Ferme St-Élie, soit les fraises, les framboises, l’ail et les haricots, les nouveaux propriétaires ont ajouté à la liste les courges et les petites citrouilles. Ces nouvelles productions permettront d’étirer la saison jusqu’à l’hiver. D’ailleurs, l’autocueillette sera permise pour les citrouilles. Des légumes provenant d’autres producteurs de la région sont aussi disponibles au kiosque de la ferme.
« Nous aimons collaborer et encourager d’autres producteurs d’ici. En même temps, cette collaboration nous permet de nous concentrer sur nos propres cultures », souligne Andrée-Anne, précisant que la transformation est aussi dans les plans à moyen terme des deux entrepreneurs.
Pour en savoir plus sur cette ferme sherbrookoise, rendez-vous au fermest-élie.com ou visitez leur page Facebook.
Crédit photos : Adèle photographie