Nos forêts et nos aménagements boisés sont remplis de plantes, de conifères, d’arbres indigènes qui, pour la plupart, ont des bienfaits sur la santé. Cependant, ce lien entre la nature et l’humain s’est perdu au fil des générations. Le sujet est devenu méconnu dans notre société, comme si l’importance de connaitre nos forêts avait été relayée au second plan.

Joanie Bélanger est technicienne en écologie à la Coopérative de solidarité Culture’Innov, située à Saint-Camille, en Estrie. Elle se passionne pour les plantes et les arbres qui se reproduisent sans intervention humaine (les espèces indigènes). Selon elle, il serait intéressant, voire important, de se réapproprier cette nature qui nous entoure, même si nous ne dépendons plus d’elle lorsqu’il s’agit de médecine ou de nourriture.

« Ce que les gens voient aujourd’hui, c’est souvent un écran vert inconnu, remarque-t-elle. Ce lien avec la nature a été perdu avec le temps. Pourtant, il n’y a que des avantages pour l’humain, puisque lorsqu’on connait ce qui nous entoure, nous sommes d’emblée plus portés à protéger l’environnement. »

Un premier exemple donné par Joanie; l’abondance des conifères en Estrie. Pour le grand public, les conifères sont difficiles à différencier, mais pourtant, à une exception près, ils sont tous comestibles, en plus d’avoir des bienfaits médicinaux.

Parlons d’abord de l’exception, l’If du Canada. Il s’agit d’un arbuste au feuillage vert foncé, toxique par ses aiguilles, ses rameaux et ses graines. Quant aux autres conifères, que ce soit par exemple le pin, l’épinette, le sapin, le cèdre ou la pruche, il n’y a aucun danger. Que des bienfaits. D’ailleurs, la majorité des conifères sont riches en vitamine C.

«En ce moment, c’est le temps des pousses de sapin, explique Joanie. Cette pousse a une couleur différente du reste de l’arbre et il peut se manger à la cueillette. Il est riche en vitamine C et peut servir d’épice pour des viandes et des poissons. On peut se servir des aiguilles de tous ces conifères pour faire des tisanes, des gelées, des épices et même de la limonade. Les conifères les plus utilisés sont le sapin et l’épinette. Le cèdre peut aussi se manger, mais il est beaucoup plus fort et puissant au goût. »

Quant à l’aspect médicinal, il faut comprendre que les arbres et arbustes ne peuvent, cependant, remplacer la médecine traditionnelle. « Ces espèces ne font pas de miracle et ne remplacent pas la médecine traditionnelle, mais ils sont présents autour de nous pour les petits bobos de la vie quotidienne », explique Joanie.

« Par exemple, la gomme du sapin se récolte facilement et ses aiguilles sont un antibactérien. La gomme et les aiguilles sont bonnes pour décongestionner, aider la toux, en plus d’être un antiseptique sur les blessures. Pour les coupures, l’Achillée millefeuille, qui est une plante hémostatique, peut aider (en fusion ou directement sur la peau). Quant aux pissenlits, ils détoxifient au niveau du foie et stimulent la digestion. Ils se mangent aussi, de la racine à la fleur, et donnent de l’amertume aux recettes et dans la salade. »

Amélie Normand, directrice générale à l’Association forestière du Sud du Québec, rappelle que les boisés et les forêts sont des ilots de fraicheur. Les arbres permettent de faire baisser la température (ce qui n’est pas de refus ces jours-ci). De plus, ils ont de véritables effets sur la santé mentale.

« Passez du temps dans la forêt réduit le stress d’une personne et a des effets sur le corps humain, indique Amélie. Avoir des plantes et du bois à l’intérieur de sa demeure aide aussi au moral et à la notion du stress. Le principe est le même dans les hôpitaux; la végétation et des murs végétaux dans un hôpital régularisent le pourcentage d’humidité, sans compter que c’est visuellement plus agréable à regarder. »

Des sites et des ateliers pour découvrir la nature et nos forêts! 

En tant que technicienne en écologie et passionnée d’espèces indigènes, Joanie Bélanger propose au public des ateliers (en présentiel) sur les plantes sauvages, qui permettent de faire la découverte d’une dizaine de plantes comestibles et médicinales à récolter. Elle propose aussi des ateliers d’initiation à la botanique pour la cueillette. Pour en savoir plus sur ces ateliers ou sur le sujet, rendez-vous au culturinnov.qc.ca ou sur la page Facebook Cultur’Innov.

Le site web de l’Association forestière du Sud du Québec comporte aussi des articles éducatifs intéressants sur la forêt et nos arbres, en plus d’offrir des activités, des webinaires et des formations de tous genres. La Ville de Sherbrooke a aussi sa section qui traite de sujets sur l’environnement, les arbres, les plantes, ainsi que sur les milieux naturels et la biodiversité.

Saviez-vous que …

  • Une promenade de deux heures dans les bois est suffisante pour améliorer la qualité du sommeil et atténuer les troubles du sommeil;

 

  • Des études démontrent que le contact avec la nature a des effets bénéfiques sur la tension artérielle, le système immunitaire et contribue à atténuer les effets de la maladie et à réduire le stress;

 

  • La nature est l’un des jouets les mieux adaptés pour les enfants. Les milieux naturels leur permettent de satisfaire leur curiosité d’explorateurs en leur faisant découvrir une panoplie de nouveaux éléments;

 

  • Les feuilles permettent à l’humain d’identifier les arbres, mais pour la plane, les feuilles servent à de nombreuses choses : absorber les rayons du soleil, absorber ou relâcher du gaz carbonique ou de l’oxygène, réaliser la photosynthèse et accumuler des éléments nutritifs et de l’eau.

 

Sources : Document « Vitamines Nature » produit par les Clubs 4H du Québec et l’Association forestière du Sud du Québec (AFSQ).

Photos : Destination Sherbrooke et AFSQ

 

 

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