Mélanie Goulet y rêvait depuis un moment; une ferme urbaine pour s’autosuffire, pour profiter à temps plein de la nature et pour partager cette passion de l’agriculture avec la population sherbrookoise. Après une carrière de 21 ans dans le domaine du graphisme, elle a choisi d’enfin réaliser son projet « Nos Aileux ». La ferme urbaine a ouvert ses portes l’an dernier et la nouvelle agricultrice est comblée plus que jamais aujourd’hui.
C’est sur une terre d’une acre et demie que Mélanie Goulet et son conjoint Pascal Brassard ont aménagé la ferme urbaine Nos Aileux, il y a deux ans. Ce virement de carrière et ce nouveau mode de vie étaient souhaités depuis un bon moment.
« Je viens de la campagne et au cours des dernières années, la nature me manquait de plus en plus, explique Mélanie. Mon moral écopait de ce manque. Mon métier de graphiste m’amenait parfois à faire des projets qui ne représentaient pas mes valeurs. Mon conjoint et moi avons donc voulu faire un retour à la terre. La base de notre projet était de s’autosuffire. Nous avons analysé des modèles qui existent en France dans lesquels on maximise l’espace avec un terrain de moins d’une acre de culture. »
Après avoir délaissé le métier de graphiste, Mélanie s’est inscrite au DEP en production horticole au CRIFA (Coaticook). La formation complétée, elle pouvait maintenant passer à l’action. « Je tenais à avoir une bonne base. D’ailleurs, je suis présentement une formation en ligne avec le Cégep de Victoriaville pour la gestion agricole. Mon conjoint a aussi fait un changement de carrière pour passer plus de temps sur la terre. Il s’occupe davantage de l’entretien et du développement d’outils pour les besoins de la ferme. C’est une nouvelle vie. »
Une production de légumes et d’ail
C’est sur une petite surface de moins d’une acre que la ferme urbaine Nos Aileux produit une quarantaine de légumes diversifiés, ainsi que de l’ail, leur production chouchou. La plantation de l’ail (10 000 bulbes) se fait à la fin du mois de septembre et au début d’octobre. La fleur d’ail et l’ail sont récoltés respectivement à la fin de juin et en juillet. L’ail doit subir ensuite un séchage de trois semaines. Pour éviter le gaspillage alimentaire et pour s’offrir un petit revenu supplémentaire, la ferme fait aussi de la transformation et concocte des produits dérivés. Les amateurs d’ail peuvent donc se procurer de l’ail noir, de l’ail en poudre, de l’ail émincé, de la fleur d’ail, du beurre à l’ail et du pesto à la fleur d’ail. La ferme vend aussi des œufs frais.
« Nous avons 40 poules pondeuses, souligne Mélanie. On a énormément de demandes pour les oeufs. Il y a des gens qui viennent en chercher ici, dans le secteur de Brompton, chaque semaine, été comme hiver. »
En plus du kiosque libre-service devant la ferme située sur le chemin du 2e Rang, Nos Aileux conserve une partie de sa production pour différents projets, que ce soit les kiosques de quartier de l’Alliance sherbrookoise pour des jeunes en santé ou le projet de repas destinés aux enfants dans les CPE, « De mon jardin à ton bedon ». Cet été, la ferme a aussi participé à différents marchés publics, dont celui du Marché de la gare de Sherbrooke.
Et question de partager son savoir et sa passion, Mélanie reçoit des stagiaires du CRIFA. « J’aime l’aspect du partage des connaissances. De plus, notre ferme est souvent citée en exemple dans les cours, pour démontrer qu’il est possible de démarrer un projet de ferme urbaine à faibles coûts. »
Mais même si la culture de légumes et d’ail est une passion et un grand plaisir pour Mélanie, l’objectif de la ferme Nos Aileux n’est pas de prendre de l’expansion. « Pour le moment on ne veut pas agrandir, mais qui sait, peut-être que dans quelques années j’aurai un discours différent. »
Notons que le kiosque libre-service sera ouvert jusqu’à la mi-novembre. Visitez la page Facebook Nos Aileux pour avoir plus de détails.
Photos : courtoisie Nos Aileux