Saviez-vous qu’en Estrie, 19 000 emplois sont générés par l’industrie bioalimentaire, dont 4 900 sont liés directement à l’agriculture? Et saviez-vous qu’une organisation et tout un personnel sont présents en Estrie dans le but de promouvoir les actions et contribuer à l’amélioration de la qualité de vie de nos producteurs agricoles et forestiers?

Fondée en 1932, la Fédération de l’UPA-Estrie est une organisation créée en vertu de la Loi sur les syndicats professionnels et affiliée à l’Union des producteurs agricoles. Elle représente pas moins de 4 600 producteurs agricoles de l’Estrie, soit plus de 2 684 fermes.

La Fédération offre divers services, que ce soit dans la mise en marché, dans l’aménagement du territoire, pour le maillage d’entreprises, la comptabilité, la formation, la valorisation de la profession ou la défense des intérêts des producteurs.

« Le nombre de fermes a tellement diminué avec les années, que de moins en moins de gens savent d’où viennent leurs aliments, n’ayant plus de contact familial avec le milieu agricole, explique François Bourassa, producteur laitier et acéricole de Valcourt et président de la Fédération de l’UPA-Estrie. On ne s’imagine pas à quel point il faut travailler pour que l’agriculture obtienne ce qui lui revient à titre de service essentiel et que les producteurs et productrices obtiennent un juste prix pour le travail accompli. Depuis le début de la pandémie, l’opinion publique prend connaissance de l’importance pour un pays de s’assurer d’une certaine autonomie alimentaire. Souhaitons que la tendance se maintienne. »

Pourquoi une Fédération pour nos producteurs? Un peu d’histoire…  

Si on recule un peu  (beaucoup) dans le temps, on réalise vite que l’histoire du milieu agricole au Québec est parsemée d’embuches et d’épisodes qui ont forgé notre histoire.

Au début des années 1920, l’agriculture québécoise était en crise. La fin de la Première Guerre mondiale a entraîné une baisse de la demande des produits d’ici à l’international et de nouveaux secteurs (minier, forestier, hydroélectrique) ont ouvert de nouveaux marchés et ont contribué à transformer l’économie québécoise. En quelques années, un grand nombre d’agriculteurs avaient dépensé toutes leurs économies. Certains étaient maintenant prêts à quitter leur terre. Les plaintes ont commencé au même moment à se faire entendre de la part des agriculteurs.

Puis, en 1924, Noé Ponton a fait appel à ces derniers pour se regrouper. C’est lui qui est à l’origine de la création de l’Union catholique des cultivateurs (UCC), devenue plus tard l’Union des producteurs agricoles (UPA). L’objectif; prêcher et pratiquer l’économie, apporter une équité entre les agriculteurs, modifier la loi des faillites et travailler à réduire le coût de production, entre autres.

Pour les cultivateurs des années 1930, la principale source de revenus était le travail en forêt pendant les mois d’hiver. Mais les conditions étaient difficiles physiquement et certains travaillaient jusqu’à 16 heures par jour pour gagner maigrement leur vie.

Pour défendre ses membres, l’UCC a mené son tout premier combat et a fondé l’Union des bûcherons en 1934. Puis, en 1936, l’UCC a remporté sa première victoire avec la Loi sur le Crédit Agricole. C’est que les dirigeants de l’Union étaient convaincus que l’agriculture moderne nécessitait d’importants investissements et interpellaient donc les députés provinciaux. Les années 1940 annonçaient aussi les débuts d’un syndicalisme agricole.

Maurice Duplessis, alors premier ministre du Québec, soulignait que l’agriculture devait toujours être l’industrie principale de la province. « Non seulement parce qu’elle nourrit le corps, mais parce qu’elle est la banque nationale par excellence. »

C’est en 1972 que l’UCC est devenu l’UPA. Son mandat ; représenter l’ensemble des producteurs du Québec, les aider et leur donner les moyens nécessaires pour bien développer leur entreprise. Encore aujourd’hui, même si le portrait de l’agriculture a changé à bien des égards, le mandat est toujours le même.

« Isolés, chacun chez nous, nous avons très peu de ressources et de pouvoir pour faire entendre nos voix et négocier nos produits, explique Marcel Groleau, producteur laitier et président de l’Union des producteurs agricoles. Il est reconnu que les plus vulnérables dans la filière alimentaire sont les producteurs agricoles. Alors, une organisation comme l’Union permet des moyens pour aider les producteurs agricoles à être moins vulnérables par rapport au marché et aux aléas climatiques. L’Union aide aussi à la performance, puisqu’on travaille au transfert des connaissances et à l’amélioration de nos pratiques culturales. »

Bon à savoir…

  • C’est en 1994 que l’UPA se donne une véritable stratégie agroenvironnementale. Depuis, des actions et des investissements majeurs y sont attribués, visant la sensibilisation et l’adoption de nouvelles pratiques.

 

  • Le modèle agricole québécois est constitué de fermes familiales, dont 42 % d’entre elles ont des revenus bruts de 50 000$ ou moins.

 

  • La région de l’Estrie est première au Québec en ce qui a trait à la culture d’arbres de Noël.

 

  • Le Québec est le numéro 1 dans le monde pour la production de sirop d’érable. En 2019, le Québec a produit environ 92 % de la production canadienne et 72 % de la production mondiale.

 

Sources : Fédération de l’UPA-Estrie, l’Union des producteurs agricoles (UPA),  Entretien avec Marcel Groleau, La Terre de chez nous.

 

 

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