Depuis un mois, les journées ensoleillées où le mercure a dépassé les 18 degrés ont été plutôt nombreuses. Même si les températures sont revenues un peu plus à la normale au cours des derniers jours (oui, il neige aujourd’hui!), plusieurs producteurs soulignent que la saison est bien entamée. Quant aux mordus du jardinage, ils semblent être fin prêts à entamer leur saison!
« Si la saison commence plus tôt cette année? En fait, elle est déjà commencée. Nous avons des demandes depuis janvier. C’est du jamais vu! », lancent d’emblée Alexandre Dagenais et Marie-Noël de la Bruère, de la ferme Terre d’Abondance.
Spécialisée dans la culture de vivaces comestibles, Terre d’Abondance constate l’engouement pour le jardinage et le retour à la terre depuis le début de la pandémie. « Oui, les beaux jours des dernières semaines ont donné le goût de l’été et du jardinage, mais je pense que c’est surtout la pandémie qui donne le goût de retourner à la terre. La mode est au jardinage urbain, souligne Marie-Noël. Nous avons des commandes pour nos vivaces comestibles depuis janvier. Nous avons dû créer une boutique en ligne pour faciliter la gestion des commandes. »
Pour le moment, on fournit bien à la demande, poursuit-elle. « Nous étions bien préparés. Le plus difficile cette année a été l’approvisionnement en semences. Dès février, les fournisseurs étaient en rupture de stock pour les semences et avaient de la difficulté à gérer les commandes. »
La situation est semblable du côté d’Aborinnov, qui se spécialise entre autres dans la production et la pose de haies de cèdres et autres variétés d’arbres. Léandre Brochu, directeur des opérations, souligne que la demande est très forte et que des partenariats sont nécessaires pour bien répondre à la demande.
« Le signal de départ pour nous, c’est lorsque le sol est dégelé, alors on a commencé environ à la même date que l’an dernier, mais les températures sont beaucoup moins froides que l’an dernier. Depuis la pandémie, il y a une grosse pénurie de cèdres et les prix ont presque doublé. La demande est telle que nous devons avoir recours à des partenaires d’affaires à différents endroits au Québec. La production dans nos champs (St-Denis-de-Brompton) aurait dû s’étendre sur six saisons, mais elle n’a duré que trois saisons. Nous avons donc le projet de planter une centaine de milliers de cèdres d’ici les quatre prochaines années pour répondre à la demande. »
Les centres de jardinage sont aussi déjà débordés. Du côté des Serres Neville, dans le secteur de Lennox, le centre n’a pas encore entamé officiellement sa saison (ouverture prévue le 1er mai), mais les réservations sont déjà nombreuses.
« Les gens arrêtent devant le magasin pour voir si nous sommes ouverts, indique Caroline Bourdages, nouvellement propriétaire du centre de jardinage depuis deux mois. Je prends les commandes à l’avance, puisque j’ai déjà ma liste d’inventaire. Il y a beaucoup de réservations pour les arbustes et les vivaces. Les fournisseurs n’arrivent pas à fournir à la demande. »
La nouvelle propriétaire souligne aussi que la pandémie a permis une hausse importante du chiffre d’affaires l’an dernier (30%). « Selon les anciens propriétaires, la saison 2021 sera encore meilleure », conclut-elle.
Les producteurs maraichers sont prêts!
Du côté de La Boite à légumes, les préparatifs vont bon train. Cassandre Veillette et Cynthia Simard parlent d’une saison hâtive. Les chaleurs enregistrées au cours du dernier mois ont facilité la tâche pour la préparation des sols.
«Habituellement, les transplantations dans les champs se font vers le 25 avril, mais cette année on a commencé à transplanter le 15 avril, explique Cassandre. La semaine dernière, il faisait 32 à 33 degrés dans la serre, sans chauffage. Je n’ai jamais vu ça auparavant. Je devais arroser 2 à 3 fois par jour pour être certain que tout s’enracine bien. »
La pluie et la neige des dernières heures ne nuisent pas jusqu’à présent. « On a pu préparer le sol la semaine dernière, ce qui est parfait. Hier, nous n’avons eu qu’à recouvrir le sol d’une toile de plastique pour éviter qu’il soit trempé par la neige et la pluie. Nous avons aussi placé des couvertures sur nos cultures, mais je ne suis pas du tout inquiet. »
Notons que le kiosque de la ferme La Boite à légumes devrait rouvrir à la fin mai, soit deux semaines plus tôt que l’an dernier.
L’asperge lance la saison!
Chaque année, c’est l’asperge qui, en mai, lance la saison de la production. À la Ferme Bernier Roberge, qui se spécialise entre autres dans la culture de l’asperge, on entame toujours la saison entre le 1er et le 15 mai, selon les températures. Le public pourra donc venir chercher leurs asperges fraichement cueillies dans quelques semaines.
« Généralement, dès que la saison commence, je cueille le matin et les gens viennent chercher leurs asperges fraiches dès 11h », indique Lyne Roberge, copropriétaire, précisant qu’une asperge pousse d’environ 20 centimètres par jour.
Photo principale : Marc-André Pépin, de chez Arborinnov.
Photo 2 : Cassandre Veillette, le 11 avril dernier, à la Ferme La Boite à légumes.